ATEX

Pourquoi remplacer les solvants ?

La majorité des solvants étant volatils et inflam­ma­bles, leurs vapeurs vont for­mer des mélanges avec l’air envi­ron­nant, ou d’autres gaz, suiv­ant les sit­u­a­tions.

Le tableau si-dessous donne un aperçu non exhaus­tif de ces sub­stances les plus courantes:

GAZ ET VAPEURS
Acé­tate d’éthyleEssenceMéthane
Acé­toneEthaneMéthanol
AcétylèneEtherNaph­talène
Alcool éthyliqueGasoilNitrométhane
Ammo­ni­acGaz de villePen­tane
Ben­zèneHexa­nePropane
Bisul­fure de Car­boneHydrogènePropanol
ButadièneIrrite d’éthyleStyrène
ButaneLimonèneXylène
Mazout
POUSSIÈRES
Acide acétyl­sal­i­cyliqueFécule de maïs
Acide ascor­biqueLair en poudre
Alu­mini­umLiège
Ami­don (blé)Malt
AsphalteParacé­ta­mol
Blé (vrac)Poly­styrène
CacaoRiz
Cel­lu­loseSavon
Farine/froment)Soja (farine)
Fécule de maïsSucre

On com­prend aisé­ment qu’une pos­si­bil­ité d’inflammabilité ou d’explosivité peut sur­venir en fonc­tion de la qual­ité du mélange solvant-com­bu­rant (air, oxygène, autre) et de la tem­péra­ture envi­ron­nante.

Point d’éclair

Une des car­ac­téris­tiques impor­tantes d’un solvant, c’est son point éclair (PE), appelé aus­si usuelle­ment tem­péra­ture d’éclair, ou tem­péra­ture de flash.

C’est la tem­péra­ture min­i­male à laque­lle le liq­uide va génér­er assez de vapeurs pour for­mer avec l’air ambiant un mélange inflam­ma­ble. Car, lors d’une com­bus­tion, ce sont bien les vapeurs qui bru­lent et pas le liq­uide.

Exem­ple de points d’éclair :

  • acé­tone : ‑18°C,
  • ben­zène : ‑11°C,
  • toluène : 5°C,
  • l’éthylbenzène : 15°C,
  • pyri­dine : 20°C,
  • le thin­ner cel­lu­losique (mélange d’acétone, de toluène et d’autres hydro­car­bu­res) :-23°C.

Si la tem­péra­ture de votre solvant est inférieure à son point d’éclair, il n’y a pas assez de vapeurs inflam­ma­bles, et donc, en présence d’une source d’inflammation, il ne peut y avoir de com­bus­tion.

Si, par con­tre, la tem­péra­ture de votre solvant est supérieure à son point d’éclair, il y aura assez de vapeurs inflam­ma­bles, et donc, en présence d’une source d’inflammation : BOUM !

Par exem­ple :

Gasoil : PE>56°C ; dans des con­di­tions nor­males d’utilisation (tem­péra­ture ambiante autour de 20°C), les vapeurs con­tenues dans un bidon de gasoil ne s’enflammeront jamais en présence d’une source d’inflammation.

Essence : PE=-40°C ; dans des con­di­tions nor­males d’utilisation (tem­péra­ture ambiante autour de 20°C), les vapeurs con­tenues dans un bidon d’essence s’enflammeront en présence d’une source d’inflammation.

Limite Inférieure et Supérieure d’Inflammabilité (LII et LSI) ou d’Explosivité (LIE et LSE)

La LII et la LSI s’expriment en pour­cent­age de solvant dans l’air. L’inflammabilité des solvants est en réal­ité celle d’un mélange solvant-air.

Le domaine d’inflammabilité d’un solvant se situe dans la fourchette entre la LII et la LSI.

En-dessous de la LII, il n’y a pas assez de solvant dans l’air pour que l’inflammabilité appa­raisse. Au-dessus de la LSI, il y a trop de solvant pour que l’inflammabilité appa­raisse.

Par exem­ple :

Gasoil : LII = 0,5% / LSI = 5% ; Cela sig­ni­fie qu’à par­tir de 0,5% de vapeurs de gasoil dans l’air, un mélange inflam­ma­ble peut se présen­ter.

Essence : LII = 0,5% / LSI = 5% ; Cela sig­ni­fie qu’à par­tir de 1,4% de vapeurs d’essence dans l’air, un mélange inflam­ma­ble peut se présen­ter.

Sources d’inflammation

Il existe de nom­breuses sources d’inflammation qui peu­vent causer une explo­sion :

  • des sur­faces chaudes,
  • des flammes et des gaz chauds,
  • des étin­celles générées mécanique­ment,
  • des instal­la­tions élec­triques,
  • du courant élec­trique de com­pen­sa­tion, 
  • de l’électricité sta­tique, 
  • des ondes élec­tro­mag­né­tiques (haute fréquence), 
  • la pro­tec­tion cathodique con­tre la cor­ro­sion, 
  • de l’électricité sta­tique, 
  • la foudre, 
  • les radi­a­tions optiques, 
  • les ultra­sons, 
  • les ondes de choc, 
  • des réac­tions exother­miques …

ATEX

En con­séquences, les solvants habituelle­ment util­isés dans les ate­liers dans un cadre de main­te­nance sont régle­men­taire­ment soumis à des mesures ATEX.

La régle­men­ta­tion ATEX (de ATmosphères EXplo­sives) est issue de deux direc­tives européennes, une (ATEX 95) pour les équipements des­tinés à être utilis­es en zone ATEX, et une (ATEX 137) pour la pro­tec­tion des tra­vailleurs.

Cette règle­men­ta­tion demande à tous les chefs d’établissements de maîtris­er les risques relat­ifs à l’explosion dans ces milieux, au même titre que tous les autres risques pro­fes­sion­nels.

Pour rap­pel sont de nature explo­sive :

  • Les vapeurs de liq­uides inflam­ma­bles (éthanol, acé­tone, toluène, kérosène, essence, etc,)
  • Les gaz inflam­ma­bles (méthane, propane, butane, sul­fure d’hydrogène), etc.)
  • Les nuages de pous­sières explo­sives (maïs, farine, pul­véru­lents organiques, etc)
  • Les brouil­lards de liq­uides inflam­ma­bles (aérosol …)

Les mesures ATEX sont de deux ordres : struc­turelles et organ­i­sa­tion­nelles.

Entre autres, les pro­duits soumis doivent être stock­és dans des envi­ron­nements con­trôlés (armoires, pièces, zones, …).

Mais aus­si, à la lec­ture de ce qui précède, il paraît logique de suiv­re des procé­dure de tra­vail qui évi­tent de se trou­ver à manip­uler des solvants au-dessus de son point d’éclair et dans la fourchette LII-LSI.

Par exem­ple, tra­vailler en-dessous de la LII, par diminu­tion du taux de dégage­ment de vapeurs ou aug­men­ta­tion de la dilu­tion avec de la ven­ti­la­tion pour avoir ce qui est appelé une éten­due nég­lige­able (EN). Tra­vailler par con­tre au-dessus de la LSI expose les util­isa­teurs à d’autres risques.