1. Absence de discernement

Le manque de dis­cerne­ment peut être pro­pre à la per­son­ne con­cernée par l’accident : jeunes enfants, per­son­nes non infor­mées, per­son­nes n’axant plus toutes leurs fac­ultés intel­lectuelles (âge, hand­i­cap, acci­dent).
Le non-respect des règles internes de com­porte­ment en rela­tion avec les mesures organ­i­sa­tion­nelles et tech­niques, comme le range­ment spé­ci­fique des pro­duits.
Le com­porte­ment de per­son­nes sous l’effet de sub­stances qui altèr­eraient leur vig­i­lance et leur con­science du dan­ger.

Et une men­tion spé­ciale pour les super-mâles qui croient que la prox­im­ité du dan­ger améliore la per­cep­tion de leur viril­ité !

2. Manque de compréhension

Un nom­bre non nég­lige­able de per­son­nes ne sont pas en capac­ité de décoder les infor­ma­tions rel­a­tives aux pro­duits chim­iques (niveau d’instruction, illet­trisme, …)

Les oblig­a­tions rel­a­tives à l’étiquetage des pro­duits chim­iques a le mérite d’exister, mais reste un lan­gage encryp­té pour les non-ini­tiés: que sig­ni­fient les phras­es P, comme P102 (tenir hors de portée des enfants), les phrase H comme H330 (peut être mor­tel par inhala­tion) ? De plus, l’annonce oblig­a­toire des risques n’indique pas de fac­to les mesures indis­pens­ables de pro­tec­tion, comme les EPI’s par exem­ple.

Et com­bi­en de fois ne voit-on pas des fla­cons en ate­lier dénués de tout éti­que­tage, ni même d’une infor­ma­tion rapi­de­ment grif­fon­née avec un Mark­er quel­conque ?

Les infor­ma­tions com­préhen­si­bles par tous les util­isa­teurs sur les risques, les moyens de se pro­téger et les mesures pour réa­gir en cas d’accident sont indis­pens­ables à leur sécu­rité.

3. Distraction et routine

La rou­tine nous rend moins atten­tifs.
La per­cep­tion du risque peut aus­si dimin­uer avec l’habitude d’utiliser un pro­duit qui est pro­gres­sive­ment perçu comme fam­i­li­er.
Le fait d’être dis­trait par un événe­ment extérieur pen­dant une opéra­tion avec un pro­duit chim­ique est un fac­teur aug­men­tant le risque.

4. Confusion de produits

La con­fu­sion entre pro­duits peut amen­er à des dan­gers impor­tants.
La diminu­tion du nom­bre de pro­duits, leur range­ment intel­li­gent et clair, et l’information du per­son­nel sont indis­pens­ables.

5. Réaction lors de mélanges

Ces mélanges peu­vent sur­venir volon­taire­ment ou involon­taire­ment.

Par exem­ple, l’eau de Jav­el peut provo­quer des éma­na­tions de gaz tox­iques, voire mor­tels, lorsqu’en con­tact avec un acide. Prenons l’exemple d’un net­toy­age san­i­taire à l’eau de Jav­el après un détar­trage de cuvettes de toi­lettes avec un détar­trant acide.

Un départ de feu peut égale­ment faire fon­dre des bidons con­tenant un pro­duit qui pour­rait provo­quer une réac­tion avec un autre élé­ment présent.

Pen­sons aux incendies provo­quées par les bat­ter­ies recharge­ables qui, ayant un défaut d’étanchéité, per­me­t­tent au lithi­um d’entrer en con­tact avec de l’humidité, ce qui provoque une réac­tion exother­mique extrême, et provo­quera un incendie qu’on ne peut pas con­tenir.

Pen­sons aux chif­fons util­isés imbibés de solvant dans une poubelle d’atelier qu’une étin­celle de meuleuse d’angle va enflam­mer à la sur­prise de tous.

Organ­i­sa­tion et infor­ma­tion adéquate sont les bases de la préven­tion de ce genre d’accidents

6. Contenant laissé ouvert et renversement

Un bidon ouvert est ren­ver­sé : con­tact inadéquat du pro­duit (voir point précé­dent), éclabous­sure d’un col­lab­o­ra­teur avec éventuelles con­séquences, pol­lu­tion du site, …

7. Débordement ou renversement lors du transvasement

Comme il est incon­gru de tra­vailler sur une échelle insta­ble, il est évidem­ment dan­gereux de procéder à un trans­vase­ment sans savoir-faire et respect de la procé­dure sécu­ri­taire.

8. Élimination inappropriée

Élim­in­er sans suiv­re les règles peut amen­er à tous les points précé­dents : mélanges inap­pro­priés, réac­tion incon­trôlées (gaz, incendies, explo­sions, …)

La chimie ne va pas sans la physique. Cer­tains résidus pren­dront la forme de gaz (volatil­i­sa­tion), comme l’acétone ou la ben­zine, inflam­ma­bles, qui, plus dens­es que l’air, s’accumulent au fond des bidons et des cuves, et atten­dent de vous sur­pren­dre.

9. Dégradation, corrosion ou casse de contenant ou de rayonnages

Avec le temps, le métal des ray­on­nage se dégrade. La vie en ate­lier avec ses inévita­bles gros et petits inci­dents de manu­ten­tion.
Sou­vent on ren­con­tre des vieux bidons de pro­duits dont plus per­son­ne ne sait à quoi ils ser­vent, héritages des généra­tions suc­ces­sives de col­lègues qui avaient leurs préférences. Cer­tains sont cou­verts de souil­lures non iden­ti­fiées. Cer­tains fuient douce­ment.

La main­te­nance de ces stocks, struc­ture et con­tenus, est indis­pens­able.

10. Empilement excessifs ou instables

Chaque con­tenant a une résis­tance spé­ci­fique et con­nue à l’empilement. Ces infor­ma­tions sont disponibles.
La dis­po­si­tion en empile­ment requiert savoir-faire et expéri­ence. Ce n’est pas un jeu d’enfants.

11. Transport

Le trans­port est un sujet en soi. Il apporte d’évidence toute une série de risques :
Acci­dent de cir­cu­la­tion, déraille­ment, col­li­sion,
Freinage brusque affec­tant le charge­ment,
Arrim­age défectueux,
Erreurs de charge­ment ou de décharge­ment,
Chute des mains du manu­ten­tion­naire
Chocs divers, …

12. Incendie, explosion, inondation

À ce stade-ci, que dire de plus, si ce n’est que ces cat­a­stro­phes peu­vent être prév­enues et lim­itées par une organ­i­sa­tion interne intel­li­gente.