white and black earbuds on white textile

Santé

Pourquoi remplacer les solvants ?

Tox­iques !

Il existe quelques mil­liers de solvants, dont une cen­taine couram­ment util­isés. Selon ses pro­priétés, un solvant peut être util­isé comme dégrais­sant, adju­vant, dilu­ant, déca­pant ou encore puri­fi­ant.

Aucun solvant organique n’est inof­fen­sif. Ils ont tous des effets sur la san­té, vari­ables selon les pro­duits et la nature de l’exposition pro­fes­sion­nelle : une expo­si­tion unique à forte dose (effets aigus) ou des expo­si­tions répétées (chroniques). 

Les solvants peu­vent ain­si provo­quer des affec­tions cutanées (irri­ta­tion, brûlure, der­matose), des atteintes du sys­tème nerveux (ver­tiges, ébriété, paralysie…), du sang (anémie), du foie (hépatite), des reins. 

Ils peu­vent égale­ment induire des effets sur la repro­duc­tion (baisse de la fer­til­ité, mal­for­ma­tions) ou des can­cers. 

Les solvants peu­vent pénétr­er dans l’or­gan­isme par trois voies :

  • la voie res­pi­ra­toire (grâce à leur volatil­ité) ;
  • la voie cutanée (quel que soit l’é­tat de la peau) ;
  • la voie diges­tive (absorp­tion acci­den­telle, défaut d’hygiène avec con­t­a­m­i­na­tion « main bouche »…).

Chez l’homme, une expo­si­tion à une forte dose de solvant peut aboutir à une intox­i­ca­tion aiguë. Une expo­si­tion régulière, même à faible dose, à un ou plusieurs solvants, peut entraîn­er à plus ou moins long terme une atteinte sou­vent irréversible des organes cibles. Cer­tains effets sont com­muns à la plu­part des solvants alors que d’autres sont spé­ci­fiques à cer­taines sub­stances. Les solvants ont une affinité pour les organes rich­es en graisse (cerveau, foie, reins…)

Risques consécutifs a une forte exposition

Atteinte de la peau et des muqueuses

  • Tous les solvants organiques sont, à divers degrés, irri­tants pour la peau et les muqueuses. La peau n’est en rien une bar­rière pour les solvants, dont la plu­part passent à tra­vers pour attein­dre d’autres organes sen­si­bles.

Atteinte des voies respiratoires

  • L’inhalation de vapeurs de solvants peut entraîn­er une irri­ta­tion des voies aéri­ennes supérieures (bouche, phar­ynx, lar­ynx).

Atteinte du système nerveux

  • L’inhalation de vapeurs de solvants provoque d’abord des man­i­fes­ta­tions ébrio-nar­co­tiques (sen­sa­tions d’ivresse, ver­tiges, maux de têtes, nausées). Elles dis­parais­sent au bout de quelques heures. En cas d’exposition mas­sive, des trou­bles de la con­science peu­vent appa­raître (som­no­lence, voire coma).

Atteinte cardiaque

  • Les solvants chlorés et flu­o­rés peu­vent per­turber le rythme car­diaque. Les ary­th­mies qui en résul­tent peu­vent appa­raître dans les 48 heures qui suiv­ent l’exposition mas­sive

Risques consécutifs a une exposition régulière

Atteinte de la peau et des muqueuses

  • Le con­tact répété de solvants avec la peau peut provo­quer des der­matoses, voire un eczé­ma de con­tact. Cette atteinte du tis­su pro­tecteur qu’est la peau peut, de plus, favoris­er la péné­tra­tion dans l’organisme d’autres sub­stances tox­iques.

Atteinte du système nerveux central et périphérique

  • Les effets de l’exposition chronique à des solvants peut entraîn­er :
    • Des trou­bles neu­ro-com­porte­men­taux qui débu­tent de façon insi­dieuse (fatigue, trou­bles du som­meil, …) et évolu­ent vers des effets comme la dépres­sion, les trou­bles de la mémoire, la démence …
    • Des neu­ropathies périphériques.

Action sur le sang

  • Le solvant le plus dan­gereux pour le sang est le ben­zène, dont l’utilisation est stricte­ment règle­men­tée. Cer­tains éthers de gly­col sont soupçon­nés d’être héma­to-tox­iques.

Atteinte du foie et des reins

  • Les solvants étant en par­tie métabolisés par le foie et élim­inés par les reins, ces organes sont des cibles priv­ilégiées. C’est ain­si qu’on observe des lésions du foie (hépatite) ou des reins (néphropathie) chez des sujets exposés à des solvants halogénés (con­tenant un ou plusieurs atom­es de chlore, de brome, de flu­or ou d’iode) ou azotés.

Effets C.M.R. (Cancérogènes Mutagènes Reprotoxiques)

clear glass bottle with yellow liquid inside

Toxicité des solvants

Les solvants s’é­va­porent en con­tinu
Inci­dences sur l’homme et sur l’en­vi­ron­nement

DANGER SOLVANTS

Il existe deux grands types de processus d’attaque

• Par contacts dermiques.

  • Les solvants étant par déf­i­ni­tion d’ex­cel­lents dégrais­sants, ils attaque­nt et tra­versent le tis­su lipocu­tané. Cette bar­rière de pro­tec­tion de notre organ­isme étant franchie, c’est ensuite pour le solvant la voie royale (la voie san­guine) avec dif­fu­sion dans le corps en entier.

• Par inhalation.

  • Lors de l’in­hala­tion des solvants, ils pénètrent dans les poumons et passent directe­ment dans le sang (par­tie rouge = par­tie oxygénée). Ils passent ensuite dans le cœur qui trans­met directe­ment au cerveau et aux autres vis­cères.

Conséquences sur la santé des utilisateurs

S’ils ne présen­tent pas tous les mêmes car­ac­tères de dan­gerosité, il est faux de penser qu’un solvant « quel qu’il soit » (sauf l’eau) soit sans dan­ger pour un util­isa­teur, tout comme il est faux de penser qu’un solvant n’est pas au moins nocif. 

Pour mesur­er leur capac­ité à « nuire », il a été établi, entre autres, les V.L.E. (valeur lim­ite d’ex­po­si­tion). Ces V.L.E. s’ex­pri­ment en « ppm » (par­tie par mil­lion) sur une courte durée définie.

En Suisse, on pren­dra en compte prin­ci­pale­ment la V.M.E. et la V.B.T. :

La V.B.T. (Valeur Biologique Tolérable) décrit, sur le plan de la tox­i­colo­gie pro­fes­sion­nelle, la con­cen­tra­tion d’une sub­stance, de ses métabo­lites ou d’un paramètre indi­ca­teur d’effet, dans un sub­strat biologique cor­re­spon­dant, pour laque­lle la san­té d’un tra­vailleur n’est en général pas mise en dan­ger, même en cas d’exposition à long terme. Les VBT reposent sur une rela­tion entre l’exposition externe et interne, ou entre l’exposition interne et l’effet causé par la sub­stance. La valeur VBT est con­sid­érée comme dépassée, lorsque la con­cen­tra­tion moyenne du paramètre est au-dessus de la VBT lors d’examens répétés du tra­vailleur.

La V.M.E. (Valeur lim­ite Moyenne d’Exposition aux postes de tra­vail ) est définie comme la con­cen­tra­tion moyenne autorisée dans l’air des postes de tra­vail en un pol­lu­ant don­né sui, en l’état actuel des con­nais­sances, ne met pas en dan­gé la san­té de la qua­si-total­ité des tra­vailleurs sains qui y sont exposés, et ce, pour une durée de 42 heures heb­do­madaires à rai­son de 8 heures par jour, pen­dant de longues péri­odes.

Mais on trou­ve de nom­breuses déf­i­ni­tions suiv­ant les pays :

Liste des définitions de valeurs limites d’exposition

Abrévi­a­tionSig­ni­fi­ca­tionPays
AGWArbeit­splatz­gren­zw­ert (valeur lim­ite au poste de tra­vail)Alle­magne (AGS)
BATBiol­o­gis­ch­er Arbeitsstoff-Tol­er­anzw­ert (valeur biologique tolérable des sub­stances à usage pro­fes­sion­nel)Suisse — Alle­magne (DFG)
BOELVBind­ing Occu­pa­tion­al Expo­sure Lim­itsUE (CSLEP)
BEIBio­log­i­cal Expo­sure IndexUSA (ACGIH, NIOSH, OSHA)
BLVBio­log­i­cal Lim­it Val­ueUE (CSLEP)
BGWBiol­o­gis­ch­er Gren­zw­ert (valeur lim­ite biologique)Alle­magne
DMELDerived Min­i­mal Effect Lev­elUE (REACH)
DNELDerived No Effect Lev­el UEUE (REACH)
IDLHImme­di­ate­ly Dan­ger­ous To Life or Health Con­cen­tra­tionUSA (NIOSH)
IBE FranceIndi­ca­teurs Biologiques d’Ex­po­si­tion France
IOELVIndica­tive Occu­pa­tion­al Expo­sure Lim­its UE (CSLEP)
MAKMax­i­male Arbeitsstof­fkonzen­tra­tion (Valeur lim­ite moyenne d’ex­po­si­tion au poste de tra­vail)Suisse — Alle­magne (DFG) — Autriche
LOAELLow Observed Adverse Effect Lev­el Inter­na­tion­al
NAELNo Adverse Effect Lev­el Inter­na­tion­al
NOAELNo Observed Adverse Effect Lev­el Inter­na­tion­al
OELOccu­pa­tion­al Expo­sure Lim­it Inter­na­tion­al
PELPer­mis­si­ble Expo­sure Lim­it OSHA (UE, USA)
RBGRisikobasiert­er Gren­zw­ert (valeur lim­ite basée sur les risques)Suisse — Alle­magne — Autriche
RELRec­om­mend­ed Expo­sure Lim­itUSA (NIOSH)
TLVThresh­old Lim­it Val­ueUSA (ACGIH)
TWATime Weight­ed Aver­ageUE (CSLEP) — USA (ACGIH)

Les maladies dues à l’exposition aux solvants sont très diverses.

Citons par exem­ple :

  • Les intox­i­ca­tions aiguës.
  • Les patholo­gies cutanées et des muqueuses.
  • Les patholo­gies car­diaques et vas­cu­laires.
  • Les patholo­gies diges­tives, gas­tro-intesti­nales et hépa­tiques.
  • Les patholo­gies neu­rologiques, mus­cu­laires et psy­chi­a­triques.
  • Les patholo­gies de l’œil et de la vision.
  • Les patholo­gies rénales, vési­cales et géni­tales.
  • Les patholo­gies du sang et des organes hématopoïé­tiques.
  • Les can­cers.

La santé des utilisateurs.

Il est à not­er que, dans de nom­breux cas, les ser­vices main­te­nance et entre­tien sont four­nis en solvants étant ou con­tenant sou­vent des hydro­car­bu­res alipha­tiques, aro­ma­tiques…

Et il faut savoir que ces hydro­car­bu­res ont sou­vent une teneur en ben­zène, bien supérieure à la lim­ite d’ex­po­si­tion admise et admis­si­ble…

On peut en tir­er les con­clu­sions qui s’im­posent à la lec­ture des con­séquences de l’u­til­i­sa­tion de ces pro­duits.

La sécurité des utilisateurs

Si l’on excepte les solvants chlorés tels que les trichloroéthane, chlorure de méthylène, per­chloréthylène, trichloréthylène, réputés inin­flam­ma­bles, il faut savoir que tous les solvants sont inflam­ma­bles, voire même facile­ment inflam­ma­bles ou explosifs. Ce car­ac­tère d’in­flam­ma­bil­ité varie en fonc­tion des tem­péra­tures de point d’é­clair (Flash Point) dont sont dotés tous les solvants.

Déf­i­ni­tion de la tem­péra­ture de point d’é­clair : Il s’agit la tem­péra­ture à par­tir de laque­lle les vapeurs du solvant, au con­tact d’une flamme ou d’une étin­celle s’en­flam­ment. Or, en entre­pris­es, les sources de flammes et/ou d’ét­in­celles ne man­quent pas. (chalumeau, poste à soud­er, poste à meuler…).

L’effet de mèche est le cas de fig­ure grave par excel­lence. Il cor­re­spond non pas à l’in­flam­ma­tion mais à « l’embrasement » d’un tis­su ; en règle général les vête­ments de l’u­til­isa­teur. En effet, si ceux-ci ont reçu des pro­jec­tions de solvant lors de l’opéra­tion de net­toy­age et qu’il y a con­tact avec une sim­ple étin­celle, ils s’embrasent.